Le rôle du Campus Santé, Autonomie, Bien vieillir face au vieillissement de la population
Un Campus des Métiers et des Qualifications joue un rôle clé dans le développement d’une filière. Il constitue un véritable pôle d’excellence qui regroupe des acteurs du monde éducatif, des entreprises, des laboratoires de recherche, des associations et des collectivités, afin de proposer des parcours de formation initiale et continue adaptés aux évolutions économiques, démographiques et technologiques.
Le CMQ Santé, Autonomie, Bien vieillir regroupe divers acteurs :
- des établissements d’enseignement secondaire et supérieur
- des organismes de formation initiale et continue
- des entreprises et organismes du secteur sanitaire et social
- des acteurs de la silver économie
- des élèves, étudiants et apprentis
- des professionnels en exercice ou en reconversion
Avec le vieillissement de la population, la demande de professionnels qualifiés dans le secteur médico-social n’a cessé de croître. Ce Campus permet de former des travailleurs spécialisés, capables de répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées, qu’il s’agisse de soins médicaux, d’accompagnement psychologique ou de soutien dans les activités quotidiennes. En offrant des formations adaptées aux évolutions des pratiques et aux nouvelles technologies, le Campus des Métiers et des Qualifications Santé, Autonomie, Bien vieillir garantit la montée en compétences des (futurs) professionnels et leur préparation à intervenir dans des structures diversifiées (EHPAD, services à domicile, accueils de jour etc.). Il favorise également la collaboration interprofessionnelle et intersectorielle, ainsi que l’innovation dans les méthodes de prise en charge, tout en contribuant à l’amélioration de la qualité de vie des aidants et des personnes âgées, ainsi qu’à la lutte contre les préjugés envers ces dernières. Ce Campus est donc un levier essentiel pour répondre aux enjeux de l’accompagnement des seniors, dans un secteur où la compétence, l’empathie et l’adaptabilité sont primordiaux.
Le CMQ Santé, Autonomie, Bien vieillir fonctionne à travers plusieurs thématiques :
- attractivité des métiers médico-sociaux spécialisés dans l’accompagnement des personnes âgées
- adaptation des formations aux besoins du secteur sanitaire et social
- renforcement des liens entre établissements d’enseignement secondaire et supérieur, centres de formation et entreprises, secteur public et secteur privé
- développement de partenariats
- création de lieux d’expérimentation et d’innovation
- lutte contre les préjugés envers les personnes âgées
Le Campus est basé au domaine de Chérioux, à Vitry-sur-Seine.
Le CMQ Santé, Autonomie, Bien vieillir vise 5 objectifs :
- Fédérer l’ensemble des acteurs au service de l’attractivité des métiers et des formations.
- Rénover les formations et accompagner l’émergence de nouveaux métiers de la filière pour répondre aux besoins des entreprises du secteur et des usagers.
- Innover dans la professionnalisation en favorisant la multidisciplinarité pour une meilleure insertion et un maintien dans l’emploi.
- Soutenir le développement d’innovations et d’expérimentations croisées entre formateurs, apprenants, aidants et monde professionnel.
- Développer un Campus des Métiers et des Qualifications inclusif, attractif et visible au niveau régional, national et international.
Les enjeux liés au vieillissement de la population
Les enjeux du vieillissement en Île-de-France sont complexes et interconnectés. L’amélioration de l’accès aux services de santé, l’adaptation des structures de logement, le soutien aux proches aidants, ainsi que la promotion de l’inclusion sociale et de la solidarité intergénérationnelle, sont autant de leviers qui permettront de mieux accompagner ce vieillissement.
Défis démographiques
Le vieillissement de la population française est un phénomène incontournable. En 2025, environ 20% de la population a plus de 65 ans, et ce chiffre devrait atteindre 30% d’ici 2050. Cette évolution démographique entraîne une pression croissante sur les systèmes de santé et de protection sociale.
enjeux économiques et sociaux
- Le financement des retraites, des systèmes de santé et des aides sociales : l’augmentation de la part des personnes âgées crée une tension sur le financement de ces systèmes. L’augmentation du nombre de retraités, combinée à une diminution du nombre de travailleurs actifs, crée un déséquilibre entre les cotisations sociales et les dépenses liées aux pensions et aux soins. De plus, la forte concentration de population âgée s’accompagne de besoins accrus en termes de services de santé, de soins à domicile et d’établissements spécialisés, nécessitant des investissements conséquents.
- L’adaptation du modèle social : le vieillissement de la population soulève des questions importantes d’inclusion et de solidarité. En Île-de-France, l’aggravation de l’isolement social des personnes âgées, notamment celles vivant seules dans des logements parfois inadaptés, est un problème majeur. L’Île-de-France, étant une région à la fois urbaine et périurbaine, fait face à des disparités en termes d’accès aux services de proximité. Les plus âgés, souvent éloignés des infrastructures et des réseaux sociaux, se retrouvent dans des situations de précarité sociale qui nuisent à leur qualité de vie.
- La prévention de la perte d’autonomie : Il est crucial de mettre en place des politiques de prévention efficaces pour maintenir l’autonomie des personnes âgées le plus longtemps possible. Le nombre de personnes en perte d’autonomie va augmenter dans les prochaines années. Ainsi la demande pour des services d’aide à domicile, de soins de longue durée et de structures adaptées va s’accroitre. Le financement et l’accessibilité à ces services constituent un défi considérable, notamment pour les plus modestes. Parallèlement, la question du soutien aux aidants familiaux, qui sont souvent surchargés, est un enjeu crucial pour assurer une prise en charge de qualité.
Enjeux de santé publique
- La promotion de la santé et de la prévention : trop souvent, les séniors sont vus uniquement sous l’angle de la dépendance et des pathologies, alors que des actions de prévention efficaces pourraient contribuer à retarder l’apparition de certaines maladies ou à améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Cela passe par des actions ciblées de dépistage, de sensibilisation aux comportements de santé (alimentation équilibrée, activité physique, prévention des chutes, etc.) et un accès facilité aux soins préventifs comme les bilans de santé.
- L’augmentation des maladies chroniques : le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation du fardeau des maladies chroniques, nécessitant une adaptation des soins et de la prise en charge. Les personnes âgées sont plus exposées aux maladies cardiovasculaires, au diabète, à l’arthrose, à l’hypertension artérielle, ainsi qu’à des troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer et autres formes de démence. La prise en charge de ces affections nécessite des soins continus et adaptés, créant une pression accrue sur les infrastructures de santé.
- Une dépendance accrue : les besoins en soins de longue durée sont croissants, que ce soit à domicile ou dans des établissements spécialisés.
- La formation et le soutien aux professionnels de santé : la prise en charge des personnes âgées requiert une expertise spécifique, notamment en gériatrie, en soins palliatifs et en psychogériatrie. Il est crucial de former davantage de médecins, d’infirmiers et d’aides-soignants aux spécificités des soins liés au vieillissement. Parallèlement, il est indispensable de mettre en place des dispositifs de soutien pour éviter l’épuisement des professionnels, souvent confrontés à des conditions de travail difficiles et à un stress accru.
Enjeux sociétaux
- Les nouvelles formes de travail et d’engagement des séniors : l’augmentation de la population âgée entraîne un allongement de la durée de vie active, avec des séniors qui souhaitent continuer à travailler, à s’investir dans la vie associative ou à s’engager dans des activités bénévoles. Cette dynamique crée de nouvelles opportunités pour les entreprises, les associations et la société dans son ensemble, mais leur engagement est encore souvent limité par des préjugés sur leur capacité à s’adapter aux nouvelles technologies ou à travailler après un certain âge.
- L’isolement social et la solitude des personnes âgées : l’Île-de-France reste marquée par des disparités géographiques et socio-économiques. Les personnes âgées vivant seules, notamment dans les quartiers périphériques ou en zones rurales, sont plus susceptibles d’être confrontées à la solitude, qui peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé mentale et physique. Cet isolement est aggravé par une mobilité réduite, des difficultés d’accès aux transports ou à des structures de proximité, et parfois un manque de liens sociaux dans des quartiers où la population est souvent jeune et en mouvement. De plus, la précarité, notamment pour les personnes âgées les plus vulnérables, accentue ce phénomène.
- Le maintien à domicile : l’un des défis majeurs réside dans la nécessité de rendre les habitats accessibles et adaptés aux besoins des seniors. De nombreuses personnes âgées vivent dans des logements qui ne sont pas adaptés à la perte d’autonomie, avec des escaliers, des espaces trop exigus ou un manque d’installations spécifiques. L’aménagement de logements adaptés et l’augmentation de l’offre de résidences pour seniors sont des priorités, mais cela ne résout pas forcément le problème de l’intégration sociale des personnes âgées.
- La solidarité intergénérationnelle : il est essentiel de promouvoir des initiatives intergénérationnelles favorisant les échanges entre jeunes et personnes âgées. Cela peut passer par des projets communautaires, des programmes d’habitat partagé ou des initiatives visant à intégrer davantage les seniors dans la vie sociale. En outre, ces échanges favorisent la transmission des savoirs et des expériences, tout en permettant aux jeunes générations de prendre conscience des enjeux liés à la vieillesse et à la dépendance.
Enjeux de recherche et d’innovation
- La recherche en domotique et objets connectés au service des personnes âgées : capteurs de chute, systèmes de surveillance de la santé, assistances vocales ou encore robots d’assistance. Ces innovations visent à améliorer l’autonomie des seniors et à assurer leur sécurité tout en réduisant la charge des proches aidants.
- La recherche en sciences sociales et urbanisme : aménagements urbains favorisant la mobilité, transports en commun adaptés, accessibilité aux commerces et services, espaces publics favorisant les rencontres intergénérationnelles… Ces travaux de recherche visent à concevoir des villes où le vieillissement ne se traduit pas par un isolement, mais par une pleine participation à la vie sociale.
- La gestion des pathologies liées au vieillissement : la recherche biomédicale et pharmaceutique est essentielle pour développer de nouveaux traitements, mais aussi pour mieux comprendre les mécanismes de vieillissement et prévenir l’apparition de certaines pathologies.